vendredi 12 février 2010

Mais qu'arrive-t-il à Radio-Canada?

La raison d'être de l'analyste de presse est son esprit critique. Point d'analyse approfondie et point d'analyse pertinente. Pour un analyste de presse, il est donc impossible de s'arrêter à la version officielle des évènements survenus le 11 septembre 2001. Sans aller jusqu'à dire qu'il s'agit d'un "inside job", il apparaît que de trop nombreux faits restent sans explication et que dans ce contexte, il faut bien l'admettre, le silence des médias paraît suspect.

Radio-Canada vient donc de faire assez fort en diffusant un reportage dans le cadre de son magazine Enquête, en analysant les failles de la version officielle. Même si la SRC a sagement attendu de voir les réactions que susciterait la diffusion de ce même reportage sur la CBC, trois semaines plus tôt. Du courage, oui, mais pas trop quand même!

Chose surprenante, ce reportage fait la part belle à des intervenants crédibles remettant en cause la version officielle. Je dis bien que cela est surprenant car jusque-là les médias n'avaient jamais, à ma connaissance, consacré de reportages aux évènements du 11 septembre, sauf pour détruire à coups de canon les arguments des "conspirationnistes". On se souvient par exemple dans le cas de la grippe porcine ce reportage d'Enquête qui n'avait cité que des excités pour donner le point de vue des opposants au vaccin. Aucun journaliste n'avait songé à aller voir ces médecins qui en masse refusaient de se faire vacciner. Du travail de professionnel donc (j'y consacrerai d'ailleurs une chronique détaillée).

Sans dire que le travail fut parfait, on en est très loin d'ailleurs, cette fois des gens sérieux ont eu la chance d'être interrogés, notamment des architectes. On nous apprend ainsi que plus 900 architectes se seraient regroupés pour démentir la version officielle sur l'effondrement des tours. Disons que ce pré-travail aurait dû être effectué à la fin de 2001 et non en 2010. Cela nous aurait peut-être évité 2 guerres et des centaines de milliers de morts.

Loin de moi la prétention d'affirmer que les tours ont été détruites suite à une destruction contrôlée et non uniquement à cause des avions. Mais que faire des témoignages de ces dizaines, centaines de personne qui ont toutes dit qu'elles avaient entendu des explosions, des bombes? Ces informations, les médias les ont fait circuler les 2 premiers jours, puis une chape de plomb s'est abatue sur la presse, qui a alors totalement avalisé la version officielle, sans ne plus faire aucune enquête par la suite. Comment expliquer cela? Seulement en raison du respect de la mémoire des victimes? On entend souvent que les théories des "conspirationnistes" sont tellement grotesques que les journalistes n'ont pas de temps à perdre à ce sujet. Il est vrai que leur temps est précieux et que cela réduirait la couverture consacrée à Britney Spears et consorts. Le débat démocratique en sortirait assurément perdant.

Les questions soulevées sont pourtant loin d'être anodines et un bon travail journalistique permettrait de faire un tri. A charge ensuite aux spécialistes de pousser les enquêtes. Au moins ressort-il un bon point à ce sujet dans le reportage d'Enquête: Radio-Canada reconnaît que le rapport de la Commission sur le 11 septembre est mauvais et que l'enquête doit donc être reprise depuis le début. Si tous les médias suivaient, le gouvernement américain n'aurait pas le choix que de recréer une commission d'enquête. D'autant que l'administration est maintenant démocrate et que les conservateurs ne peuvent plus bloquer une telle initiative.

Mais la chape de plomb qui règne sur le 11 septembre est encore énorme. Rappelons-nous du traitement dont fut victime la pauvre Marion Cotillard. Comment est traité le comique français Jean-Marie Bigard, un proche de Nicolas Sarkozy pourtant. Les médias se sont déchaînés sur eux et les ont ridiculisés. Oser affirmer que l'on a des doutes sur la version officielle expose à des flots de critiques incroyables. Au Québec, les francs-tireurs Patrick Lagacé et Richard Martineau n'ont jamais aussi bien porté leur nom (et pourtant dieu sait combien j'apprécie leur émission), dézinguant en plein vol qui ose remettre en cause un tant soit peu la version officielle. Leur argument, repris par Alain Gravel, d'Enquête : des milliers de gens auraient dû être mis au courant; comment se fait-il alors que pas une seule personne n'ait finalement témoigné du "complot gouvernemental"? Donc c'est que les théories des conspirationnistes sont des affabulations. Et voici qu'on rappelle que ces gens croient que les extraterrestres sont parmi nous, que les américains ne sont en fait jamais allés sur la lune, et j'en passe. Tout est bon pour décrédibiliser sans chercher. Le journalisme d'enquête a de belles heures devant lui avec de pareils représentants!

Ces "journalistes" ne comprennent-ils pas qu'à la base leur position qui consiste à dénigrer totalement quelqu'un qui affirmerait que les attentats du 11 septembre ne se sont pas déroulés exactement comme on le croit, ne les incite vraiment pas à témoigner? Ces messieurs "je sais tout" se rappellent-ils du calvaire qu'ont traversé les fonctionnaires qui ont dénoncé l'autorisation de l'hormone de croissance bovine? Et il ne s'agit là que d'un exemple parmi tant d'autres.

Ils devraient lire l'excellent ouvrage de Marie-Monique Robin: Le monde selon Monsanto. Ils comprendraient très vite comment il est possible de lier la bouche à des milliers de gens: tout simplement en les menaçant de perdre leur emploi ou en leur faisant subir des pressions au travail. Et en leur expliquant bien qu'une fois virés, ils n'auront plus aucune crédibilité et qu'ils seront finis. Et je ne parle pas des menaces indirectes planant sur soi-même ou les proches. Dans le milieu universitaire, une chape de plomb règne également: dites que vous ne croyez pas à la version officielle et vous pouvez dire adieu à votre carrière. C'est ce qu'expliquait Daniele Ganser, professeur d’histoire contemporaine à l'université de Bâle, un spécialiste du pic pétrolier.

Voilà donc comment fonctionne le système et voilà pourquoi on ne trouve personne pour témoigner. En outre, les milliers de personne nécessaires au plan et dont on attend candidement le témoignage ne peuvent exister que si l'on considère que les tours du World Trade Center et le Pentagone ont été détruits par des explosifs. Mais si cela ne s'était pas passé comme cela? Faisons l'hypothèse toute simple que le gouvernement ait été au courant des préparatifs de l'attentat et ait simplement "laissé faire". Seules quelques personnes alors sont dans la confidence.

Rappelons que Georges Tenet, le patron de la CIA, avait informé Condoleza Rice durant l'été de graves menaces à la sécurité des USA. Qu'a fait Rice? Rien. Autre indice qui n'a pas été abordé dans le reportage et soulevé par Éric Laurent, fameux journaliste d'enquête, en 2004 je crois: les transactions sur les compagnies aériennes qui ont été 10 fois supérieures à la normale les jours précédant les attaques. Le FBI n'a étrangement pas pu en déterminer les auteurs. Pratique! Rappelons aussi que ce jour-là, comme par hasard, l'armée faisait de grands exercices dans le nord canadien, laissant le ciel américain extrêmement peu protégé. Étonnamment, la plupart des attentats surviennent lors d'exercices anti-terroristes. C'était le cas également lors des attentats de Londres. Et cette découverte de Michael Moore qui rapporte qu'en pleine interdiction de survol du territoire US (tous les avions étaient cloués au sol), des membres de la famille Ben Laden ont été autorisés à rentrer en avion en Arabie Saoudite! Surréaliste, non? Et qu'ont fait les médias? Ont-ils enquêté à la suite d'Éric Laurent et de Michale Moore? "On n'est pas dans un film" répètent sans cesse les détracteurs des "conspirationnistes". En effet, dans les films les journalistes enquêtent. Mais dans la réalité ils sont aux ordres, et les évènements du 11 septembre le montrent d'une manière éloquente.

Et d'autres questions gênantes sont toujours sans réponses : pourquoi a-t-on déblayé les gravats de Ground Zero avec autant d'empressement, ne laissant aucune chance aux enquêteurs de recueillir des preuves? D'après le reportage d'Enquête on aurait retrouvé des traces d'explosifs dans les décombres... Pour ce qui est du placement possible d'explosifs, il semble que la fin de semaine précédant les attentats, les 2 bâtiments aient été interdits d'accès et que d'étranges équipes y auraient été vues. Cela se peut-il? Comment la Tour 7 prend-elle feu, alors qu'il ne lui arrive rien et que les autres immeubles autour s'en sortent indemnes? Comment dans ces conditions peut-elle s'effondrer comme un château de cartes? Pourquoi le pilote de l'avion qui s'est écrasé sur le pentagone a-t-il choisi un angle d'attaque aussi complexe (il a fait du rase-motte) au lieu de piquer simplement tout droit sur l'édifice? Alors qu'il s'agit là de la trajectoire typique d'un missile de croisière... Pourquoi le FBI s'est-il précipité pour confisquer les bandes vidéos qui ont capté l'évènement depuis des édifices voisins du Pentagone et pourquoi celles-ci, 9 ans plus tard, ne sont-elles pas rendues publiques? Pourquoi est-ce que comme par hasard c'est une section en réfection du Pentagone qui a été frappée? Et où est passé l'avion?

Même question d'ailleurs pour celui qui s'est crashé en Pennsylvanie. Et dans ce cas, quand tirera-t-on enfin au clair la question de savoir s'il était possible de téléphoner depuis l'appareil? Il est incroyable qu'une question aussi simple reste en suspens, même si Enquête semble donner crédit au spécialiste qui prétend que c'était impossible. Mais celui-ci divague ensuite et se montre extrêmement obtus, ce qui vient fragiliser sa recherche... Et des questions comme celles-là, il y en a encore des dizaines, comme par exemple sur la réaction catastrophique de l'agence chargée du trafic aérien. Si bien que le désintérêt de la presse à ce sujet ne manque pas de faire jaser.

Aujourd'hui, les médias ne s'en vantent pas, le taux de confiance du public à leur égard est à son plus bas. Comment s'en étonner quand on voit comment sont traités les grands sujets de société, au premier rang desquels on retrouve bien sur le 11 septembre? Et ensuite les médias ne comprennent pas pourquoi leurs ventes baissent! Ils s'estiment tout simplement victimes d'Internet, des blogues et des médias sociaux! Voilà qui prêterait bien à rire si la situation n'était pas aussi dramatique! Car les besoins en une presse libre et indépendante n'ont jamais été aussi importants. Mais à l'heure actuelle, force est de constater que 95% des médias sont la propriété de grands groupes industriels, dont les intérêts peuvent diverger de ceux du public.

Aujourd'hui, il ne reste donc plus qu'à espérer qu'à la suite de la SRC, les médias se réintéressent à cette affaire. Ce reportage n'est qu'un début, une première pierre. Rappelons qu'il y a quelques années Radio-Canada avait consacré 6 (SIX) reportages à la théorie officielle du 11 septembre sans la remettre une seule fois en cause. Elle peut et doit donc faire plus. Ce n'est qu'en insistant et en insistant davantage que le gouvernement américain, en raison de la pression médiatique, finira par rouvrir l'enquête. Afin de répondre à toutes les questions.

Mais on peut toujours rêver. On a vu ce qu'il en était au Québec : on n'arrive même pas y obtenir une commission d'enquête sur l'industrie de la construction alors qu'il est patent que ce secteur est corrompu jusqu'à la moelle.

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