vendredi 9 mars 2012

La Presse et le dépôt du budget

Depuis que j'ai créé ce blog, j'ai porté mon attention essentiellement sur la télévision publique (Radio-Canada et France 2). Il est temps de réparer cette injustice en m'attardant cette fois-ci sur le discours d'un quotidien privé: La Presse.

Rappelons que ce journal est la propriété du groupe Gesca (qui possède de nombreuses autres publications au Québec comme Le Soleil, Le Droit, La Tribune, etc.), lui-même appartenant à Paul Desmarais, un libéral (et donc fédéraliste) convaincu. Les journalistes des grands groupes de presse affirment que le propriétaire n'a quasiment pas d'influence sur le discours de son journal (j'y reviendrai en détail dans une prochaine chronique). Voyons ce qu'il en est à l'occasion du dépôt du budget par le gouvernement conservateur de Stephen Harper.

Première chose: La Presse ne se défile pas et consacre une très importante couverture au sujet. Enfin, au moins en terme d'espace: la moitié de la première page y a trait, tout comme les pages 2 et 3. Et des chroniqueurs "célèbres" tels Alain Dubuc et Claude Picher, ainsi que l'éditorialiste en chef André Pratte, ont écrit un papier sur ce dossier. Cependant, le lecteur aura noté l' "espace vide" absolument incroyable dans chaque page. On a le droit à des "phrase choc" un peu partout et à des illustrations graphiques. Mais pour le véritable contenu on repassera: les pages 2 et 3 sont finalement quasiment vides, seuls un petit article tout en bas de la page 2 et la chronique de Claude Picher, en bas de la page 3, viennent occuper cet immense espace.

L'article de la page 2 est dans le plus pur ton journalistique: les faits, rien que les faits, rapportés de manière "objective". Les choses deviennent plus intéressantes avec Claude Picher, qui attaque frontalement le ministre des finances, M. Flaherty car il estime que ses prévisions de retour à l'équilibre budgétaire ne résisteront pas à la réalité... Avant qu'il ne trouve toutes les raisons du monde qui font que justement les prévisions du ministre sont loin d'être déraisonnables et qu'il a sans doute raison! Résultat: un article d'apparence négative qui se termine sur une bonne note pour le gouvernement. André Pratte, éditorialiste célèbre, et qui donc donne l'opinion du journal, continue dans la même veine et démarre sur les chapeaux de roue en déclarant que : "le document [le budget] a de quoi plaire à ceux qui préfèrent la bonne gestion aux feux d'artifice".

La Presse semble donc tenir un discours favorable au budget conservateur. Encore que... Dans sa chronique, Alain Dubuc estime qu'il s'agit là d'un "exercice budgétaire très peu crédible"! Néanmoins, il faut trouver la chronique d'Alain Dubuc qui n'est pas aussi facilement accessible que les papiers de Claude Picher et André Pratte...

On ne sait donc plus vraiment ce que pense La Presse, qui manifestement ne peut s'empêcher de critiquer le budget, sans doute car elle sait qu'il s'agit là de l'opinion de ses lecteurs, tout en en faisant l'éloge: il serait regrettable de se mettre Ottawa à dos en ces temps difficiles pour les médias. Même si les choses ne vont peut-être pas si mal comme le rapporte l'Observatoire du journalisme qui constate par exemple que "le bénéfice de TVA s'est apprécié de plus de 20 pour cent [tandis que] les profits dégagés ont atteint 80 millions $, en pleine crise des médias et en pleine période de repli économique".

Bref, on se rend compte qu'il est extrêmement difficile de se faire une idée de l'orientation globale du journal. Seule finalement une analyse de presse poussée réalisée au moyen de la méthode Morin-Chartier (cf. le site de Prisme Média pour plus d'explications), permettrait d'évaluer précisément le contenu du quotidien montréalais et de répondre sans l'ombre d'un doute à cette questions centrale: La Presse a-t-elle tenu des propos globalement favorables, défavorables ou neutres en ce qui a trait au dépôt du budget conservateur?

En l'absence d'un tel procédé, La Presse réussit donc à ménager la chèvre et le choux. Au risque de perdre le lecteur. Mais chut: si les médias sont en crise, c'est à cause des médias sociaux. Le contenu n'a bien sur rien à voir là-dedans.

mardi 2 mars 2010

L'influence des blogues et des médias sociaux: mythes et réalités (suite)

Intéressante étude que vient de publier le Pew Center, un centre de recherche indépendant qui réalise des études sur la politique, l'économie et les médias (http://people-press.org/). On y apprend ainsi qu' "Internet surpasse les journaux" en constituant "la troisième source d'information des Américains, derrière les chaînes de télévision locales et les chaînes nationales". A première vue, ce titre de La Presse (1er mars 2010) conforte la position des "experts en communication" qui clament tous haut et fort que les médias sociaux et les blogues sont une révolution et que leur succès explique le déclin de la presse traditionnelle.

Pourtant, en y regardant de plus près que constate-t-on? Que les sites les plus visités ne sont pas des blogues... mais des sites de grands médias comme Google News, AOL, CNN ou encore la BBC". Encore plus incroyable: on apprend que les américains "sont 50% à lire un quotidien local et 17% à lire un quotidien national, comme le New York Times ou USA Today". Ce qui est exceptionnel : cela signifie que d'après ce sondage, une personne sur deux lit un quotidien chaque jour. Et on ne cesse pourtant de nous parler de la mort de la presse écrite et de l'avènement des blogues et des médias sociaux.

A ce propos, qu'en est-il de leur fréquentation? Étonnamment, pas un mot à ce sujet... Un simple oubli, certainement.

vendredi 26 février 2010

La télévision publique française et le génocide rwandais

Les téléjournaux (ou journaux télévisés) ont un énorme impact sur l'opinion publique (en dépit des blogues et autres médias sociaux). Il est donc nécessaire de décrypter leur contenu afin de mieux cerner les éléments qui sont transmis au public. Voici donc mon premier essai concernant le traitement par France 2 de la responsabilité de la France dans le génocide rwandais.

Dans son journal télévisé du jeudi 26 février (diffusé par TV5 à 18h30 au Québec) le présentateur de France 2 traite de la visite de Nicholas Sarkozy au Rwanda. Celui-ci admet que des erreurs ont été commises par la France. Rappelons qu'au moment du génocide, la France a alors été le seul pays à réagir en envoyant des soldats sur place. Il s'agissait de la "Mission turquoise". J'étais en France à ce moment là et je me souviens de la fierté des français à voir qu'ils étaient le seul pays à tenter de faire quelque chose pour stopper les massacres. Pourtant, quelques années plus tard (à l'occasion du 10ème anniversaire de la tragédie), j'apprends que la France n'aurait pas joué le rôle aussi noble qu'elle le prétend et que l'on veut bien nous faire croire. Pourtant, pas un mot ne perce dans les médias...

Quelle est donc ma surprise en ce jeudi 26 février 2010 lorsque je vois le chef de l'État français reconnaître "qu'il y a eu des erreurs qui ont été commises" par la France. La surprise continue lorsque France 2 montre Nicholas Sarkozy en compagnie du président du Rwanda en train de visiter le Musée du Génocide. Stupeur: le président rwandais montre à Nicholas Sarkozy un panneau sur lequel est indiqué l'implication de la France dans les massacres! France 2 commente ainsi: "le président français n'a rien dit".

On s'attend alors à ce que France 2 nous explique ce que le Rwanda nous reproche, au moins en quelques mots. Quelle est donc cette implication de la France dans le génocide? De quoi Nicholas Sarkozy s'excuse-t-il? Mais on ne le saura pas. France 2 n'abordera jamais le sujet. Les téléspectateurs de France 2 n'ont donc toujours pas le droit de savoir ce que la France a pu faire durant le génocide.

Selon France soir (24 février 2010), le Rwanda accuse "Paris d’avoir, durant le second septennat du président Mitterrand, armé et soutenu, jusqu’à la plus grave complicité, le régime génocidaire de Juvénal Habyarimana". Voilà quelque chose qui ferait assez tache au "pays des droits de l'homme" si tout cela venait à être connu du grand public. Il est dommage dans ce contexte de constater le silence de la télévision publique française...

dimanche 21 février 2010

L'influence des blogues et des médias sociaux: mythes et réalités

De plus en plus de "spécialistes" affirment que l'influence des blogues et des médias sociaux est désormais supérieure à celle des médias dits "traditionnels". Une sorte de pensée unique semble se faire jour à ce sujet et il devient impossible de prétendre l'inverse, à savoir que le poids de la presse reste prédominant à bien des égards. Autant dire que ce billet d'apparence anodine risque d'heurter bien des sensibilités.

Prenons l'exemple d'une journée typique d'un travailleur lambda. Celui-ci se lève le matin et met la radio. Il écoute notre bon vieux René Homier-Roy, toujours d'accord avec tout, sur la première chaine de Radio-Canada. Il prend ensuite les transports en commun pour se rendre au travail. Dans le bus, le chauffeur écoute 98,5FM et le Mr Propre de la bande FM: Paul Arcand. Il prend ensuite le train et le métro: il lit un quotidien gratuit. Le soir, même processus, inversé bien évidemment.

Une fois rentré chez lui, il s'apprète à regarder la télévision pendant... plus de 3 heures, et oui! Sachant qu'il doit manger et tisser un mimimum de liens sociaux avec sa famille, aura-t-il le temps, voire simplement l'idée ou l'envie, d'aller sur des blogues? D'ailleurs quand il recherche de l'information sur Internet, sur quels sites se rend-il? Sur des blogues? Ou sur des sites de grands médias comme Cyberpresse (La Presse) ou Canoe (Quebecor: Le Journal de Montréal et le Journal de Québec)?

Certes, il consacrera certainement une partie de son temps à Facebook. Mais qu'y fera-t-il? Il mettra à jour son état, répondra à quelques petites conversations anodines et commentera les photos de ses amis. Peut-être un jour un de ses amis lui enverra l'adresse d'un blog ou d'un groupe qui pourrait faire concurrence aux médias traditionnels. Mais généralement, la presse rapporte rapidement les évènements marquants du web. Pour ma part, j'apprends beaucoup plus de choses et de nouvelles présentes sur les blogues et les médias sociaux... par l'intermédiaire des médias traditionnels. Et après réflexion: est-ce si différent pour vous?

Le résultat est pourtant limpide: les nombreux sondages réalisés sur l'appropriation des médias sociaux par les organisations montrent que ces dernières pensent encore peu à réaliser des campagnes spécifiquement pour ces nouveaux médias. La raison en est simple: comme on l'a vu, l'impact des médias traditionnels reste majeur. En fait, il sera longtemps plus rentable de mettre de la publicité dans un hebdomdaire régional qui tire souvent à plus de 50 000 exemplaires que dans un blog lu les bons jours par 3000 personnes (et encore s'agit-il là des blogues qui performent). D'ailleurs, le plus étonnant n'est-il pas de constater que les blogues qui marchent le mieux sont ceux des journalistes?

Alors bien sur, on s'extasie devant les succès du "marketing viral". De ces vidéos ou blogues qui rencontrent un succès phénoménal lorsque des milliers de gens les "conseillent" tout à coup à leurs amis. Toutefois, le marketing viral s'apparente surtout au rêve américain: pour un qui réussit, des milliers échouent. Mais le succès de quelques uns fascine et suscite un véritable emballement.

Bref, si l'on ne peut contester l'émergence de ces nouveaux moyens de communication qui peuvent apporter une "lecture différente de l'actualité" (n'est-ce pourtant pas ce que fait déjà TVA :-)!) proposée par les grands médias et rendre célèbre en quelques jours de parfaits inconnus, il apparait que cet enthousiasme doit être très largement tempéré. On nous prévient que désormais les entreprises sont contraintes à la transparence car tout mensonge sera immédiatement connu par des millions d'internautes. Pourtant, quelle entreprise connaissez-vous qui ait vue sa réputation écornée à cause des médias sociaux? Peu, très peu. D'ailleurs, avez-vous seulement un exemple en tête?

Ajoutons à cela que les blogues ne sont pas une nouveauté: ils existent depuis près de 10 ans. Et les sites Internet "traditionnels" depuis plus de 15 ans. C'est dire qu'on est loin de la "révolution" dont tout le monde parle et qu'il est temps de relativiser tout cela: oui l'impact des blogues et des médias sociaux est réel, mais il est loin d'être majeur. Beaucoup d'eau passera encore sous les ponts avant que le téléjournal, le radiojournal et votre gazette ne soient dépassés...

vendredi 12 février 2010

Mais qu'arrive-t-il à Radio-Canada?

La raison d'être de l'analyste de presse est son esprit critique. Point d'analyse approfondie et point d'analyse pertinente. Pour un analyste de presse, il est donc impossible de s'arrêter à la version officielle des évènements survenus le 11 septembre 2001. Sans aller jusqu'à dire qu'il s'agit d'un "inside job", il apparaît que de trop nombreux faits restent sans explication et que dans ce contexte, il faut bien l'admettre, le silence des médias paraît suspect.

Radio-Canada vient donc de faire assez fort en diffusant un reportage dans le cadre de son magazine Enquête, en analysant les failles de la version officielle. Même si la SRC a sagement attendu de voir les réactions que susciterait la diffusion de ce même reportage sur la CBC, trois semaines plus tôt. Du courage, oui, mais pas trop quand même!

Chose surprenante, ce reportage fait la part belle à des intervenants crédibles remettant en cause la version officielle. Je dis bien que cela est surprenant car jusque-là les médias n'avaient jamais, à ma connaissance, consacré de reportages aux évènements du 11 septembre, sauf pour détruire à coups de canon les arguments des "conspirationnistes". On se souvient par exemple dans le cas de la grippe porcine ce reportage d'Enquête qui n'avait cité que des excités pour donner le point de vue des opposants au vaccin. Aucun journaliste n'avait songé à aller voir ces médecins qui en masse refusaient de se faire vacciner. Du travail de professionnel donc (j'y consacrerai d'ailleurs une chronique détaillée).

Sans dire que le travail fut parfait, on en est très loin d'ailleurs, cette fois des gens sérieux ont eu la chance d'être interrogés, notamment des architectes. On nous apprend ainsi que plus 900 architectes se seraient regroupés pour démentir la version officielle sur l'effondrement des tours. Disons que ce pré-travail aurait dû être effectué à la fin de 2001 et non en 2010. Cela nous aurait peut-être évité 2 guerres et des centaines de milliers de morts.

Loin de moi la prétention d'affirmer que les tours ont été détruites suite à une destruction contrôlée et non uniquement à cause des avions. Mais que faire des témoignages de ces dizaines, centaines de personne qui ont toutes dit qu'elles avaient entendu des explosions, des bombes? Ces informations, les médias les ont fait circuler les 2 premiers jours, puis une chape de plomb s'est abatue sur la presse, qui a alors totalement avalisé la version officielle, sans ne plus faire aucune enquête par la suite. Comment expliquer cela? Seulement en raison du respect de la mémoire des victimes? On entend souvent que les théories des "conspirationnistes" sont tellement grotesques que les journalistes n'ont pas de temps à perdre à ce sujet. Il est vrai que leur temps est précieux et que cela réduirait la couverture consacrée à Britney Spears et consorts. Le débat démocratique en sortirait assurément perdant.

Les questions soulevées sont pourtant loin d'être anodines et un bon travail journalistique permettrait de faire un tri. A charge ensuite aux spécialistes de pousser les enquêtes. Au moins ressort-il un bon point à ce sujet dans le reportage d'Enquête: Radio-Canada reconnaît que le rapport de la Commission sur le 11 septembre est mauvais et que l'enquête doit donc être reprise depuis le début. Si tous les médias suivaient, le gouvernement américain n'aurait pas le choix que de recréer une commission d'enquête. D'autant que l'administration est maintenant démocrate et que les conservateurs ne peuvent plus bloquer une telle initiative.

Mais la chape de plomb qui règne sur le 11 septembre est encore énorme. Rappelons-nous du traitement dont fut victime la pauvre Marion Cotillard. Comment est traité le comique français Jean-Marie Bigard, un proche de Nicolas Sarkozy pourtant. Les médias se sont déchaînés sur eux et les ont ridiculisés. Oser affirmer que l'on a des doutes sur la version officielle expose à des flots de critiques incroyables. Au Québec, les francs-tireurs Patrick Lagacé et Richard Martineau n'ont jamais aussi bien porté leur nom (et pourtant dieu sait combien j'apprécie leur émission), dézinguant en plein vol qui ose remettre en cause un tant soit peu la version officielle. Leur argument, repris par Alain Gravel, d'Enquête : des milliers de gens auraient dû être mis au courant; comment se fait-il alors que pas une seule personne n'ait finalement témoigné du "complot gouvernemental"? Donc c'est que les théories des conspirationnistes sont des affabulations. Et voici qu'on rappelle que ces gens croient que les extraterrestres sont parmi nous, que les américains ne sont en fait jamais allés sur la lune, et j'en passe. Tout est bon pour décrédibiliser sans chercher. Le journalisme d'enquête a de belles heures devant lui avec de pareils représentants!

Ces "journalistes" ne comprennent-ils pas qu'à la base leur position qui consiste à dénigrer totalement quelqu'un qui affirmerait que les attentats du 11 septembre ne se sont pas déroulés exactement comme on le croit, ne les incite vraiment pas à témoigner? Ces messieurs "je sais tout" se rappellent-ils du calvaire qu'ont traversé les fonctionnaires qui ont dénoncé l'autorisation de l'hormone de croissance bovine? Et il ne s'agit là que d'un exemple parmi tant d'autres.

Ils devraient lire l'excellent ouvrage de Marie-Monique Robin: Le monde selon Monsanto. Ils comprendraient très vite comment il est possible de lier la bouche à des milliers de gens: tout simplement en les menaçant de perdre leur emploi ou en leur faisant subir des pressions au travail. Et en leur expliquant bien qu'une fois virés, ils n'auront plus aucune crédibilité et qu'ils seront finis. Et je ne parle pas des menaces indirectes planant sur soi-même ou les proches. Dans le milieu universitaire, une chape de plomb règne également: dites que vous ne croyez pas à la version officielle et vous pouvez dire adieu à votre carrière. C'est ce qu'expliquait Daniele Ganser, professeur d’histoire contemporaine à l'université de Bâle, un spécialiste du pic pétrolier.

Voilà donc comment fonctionne le système et voilà pourquoi on ne trouve personne pour témoigner. En outre, les milliers de personne nécessaires au plan et dont on attend candidement le témoignage ne peuvent exister que si l'on considère que les tours du World Trade Center et le Pentagone ont été détruits par des explosifs. Mais si cela ne s'était pas passé comme cela? Faisons l'hypothèse toute simple que le gouvernement ait été au courant des préparatifs de l'attentat et ait simplement "laissé faire". Seules quelques personnes alors sont dans la confidence.

Rappelons que Georges Tenet, le patron de la CIA, avait informé Condoleza Rice durant l'été de graves menaces à la sécurité des USA. Qu'a fait Rice? Rien. Autre indice qui n'a pas été abordé dans le reportage et soulevé par Éric Laurent, fameux journaliste d'enquête, en 2004 je crois: les transactions sur les compagnies aériennes qui ont été 10 fois supérieures à la normale les jours précédant les attaques. Le FBI n'a étrangement pas pu en déterminer les auteurs. Pratique! Rappelons aussi que ce jour-là, comme par hasard, l'armée faisait de grands exercices dans le nord canadien, laissant le ciel américain extrêmement peu protégé. Étonnamment, la plupart des attentats surviennent lors d'exercices anti-terroristes. C'était le cas également lors des attentats de Londres. Et cette découverte de Michael Moore qui rapporte qu'en pleine interdiction de survol du territoire US (tous les avions étaient cloués au sol), des membres de la famille Ben Laden ont été autorisés à rentrer en avion en Arabie Saoudite! Surréaliste, non? Et qu'ont fait les médias? Ont-ils enquêté à la suite d'Éric Laurent et de Michale Moore? "On n'est pas dans un film" répètent sans cesse les détracteurs des "conspirationnistes". En effet, dans les films les journalistes enquêtent. Mais dans la réalité ils sont aux ordres, et les évènements du 11 septembre le montrent d'une manière éloquente.

Et d'autres questions gênantes sont toujours sans réponses : pourquoi a-t-on déblayé les gravats de Ground Zero avec autant d'empressement, ne laissant aucune chance aux enquêteurs de recueillir des preuves? D'après le reportage d'Enquête on aurait retrouvé des traces d'explosifs dans les décombres... Pour ce qui est du placement possible d'explosifs, il semble que la fin de semaine précédant les attentats, les 2 bâtiments aient été interdits d'accès et que d'étranges équipes y auraient été vues. Cela se peut-il? Comment la Tour 7 prend-elle feu, alors qu'il ne lui arrive rien et que les autres immeubles autour s'en sortent indemnes? Comment dans ces conditions peut-elle s'effondrer comme un château de cartes? Pourquoi le pilote de l'avion qui s'est écrasé sur le pentagone a-t-il choisi un angle d'attaque aussi complexe (il a fait du rase-motte) au lieu de piquer simplement tout droit sur l'édifice? Alors qu'il s'agit là de la trajectoire typique d'un missile de croisière... Pourquoi le FBI s'est-il précipité pour confisquer les bandes vidéos qui ont capté l'évènement depuis des édifices voisins du Pentagone et pourquoi celles-ci, 9 ans plus tard, ne sont-elles pas rendues publiques? Pourquoi est-ce que comme par hasard c'est une section en réfection du Pentagone qui a été frappée? Et où est passé l'avion?

Même question d'ailleurs pour celui qui s'est crashé en Pennsylvanie. Et dans ce cas, quand tirera-t-on enfin au clair la question de savoir s'il était possible de téléphoner depuis l'appareil? Il est incroyable qu'une question aussi simple reste en suspens, même si Enquête semble donner crédit au spécialiste qui prétend que c'était impossible. Mais celui-ci divague ensuite et se montre extrêmement obtus, ce qui vient fragiliser sa recherche... Et des questions comme celles-là, il y en a encore des dizaines, comme par exemple sur la réaction catastrophique de l'agence chargée du trafic aérien. Si bien que le désintérêt de la presse à ce sujet ne manque pas de faire jaser.

Aujourd'hui, les médias ne s'en vantent pas, le taux de confiance du public à leur égard est à son plus bas. Comment s'en étonner quand on voit comment sont traités les grands sujets de société, au premier rang desquels on retrouve bien sur le 11 septembre? Et ensuite les médias ne comprennent pas pourquoi leurs ventes baissent! Ils s'estiment tout simplement victimes d'Internet, des blogues et des médias sociaux! Voilà qui prêterait bien à rire si la situation n'était pas aussi dramatique! Car les besoins en une presse libre et indépendante n'ont jamais été aussi importants. Mais à l'heure actuelle, force est de constater que 95% des médias sont la propriété de grands groupes industriels, dont les intérêts peuvent diverger de ceux du public.

Aujourd'hui, il ne reste donc plus qu'à espérer qu'à la suite de la SRC, les médias se réintéressent à cette affaire. Ce reportage n'est qu'un début, une première pierre. Rappelons qu'il y a quelques années Radio-Canada avait consacré 6 (SIX) reportages à la théorie officielle du 11 septembre sans la remettre une seule fois en cause. Elle peut et doit donc faire plus. Ce n'est qu'en insistant et en insistant davantage que le gouvernement américain, en raison de la pression médiatique, finira par rouvrir l'enquête. Afin de répondre à toutes les questions.

Mais on peut toujours rêver. On a vu ce qu'il en était au Québec : on n'arrive même pas y obtenir une commission d'enquête sur l'industrie de la construction alors qu'il est patent que ce secteur est corrompu jusqu'à la moelle.

jeudi 11 février 2010

La critique est aisée, l'art difficile

Cette célèbre expression de l'auteur et comédien méconnu Philippe Néricault, illustre à merveille l'un des défis auxquels je fais face sur ce blog. Mon ambition ici est bien sur d'analyser toutes les tendances et nouveautés en analyse de presse. Mais je compte bien également adopter une attitude critique des médias, voire plus. C'est qu'analyser le discours des journaux sur différents sujets vous conduit fatalement à adopter un angle de vue original, même si nous restons bien évidemment le plus impartial possible lors de nos analyses : les journalistes réussissent bien à être « objectifs », pourquoi pas les analystes de presse également?

C'est que journaliste ou analyse de presse, le problème reste le même: comment dire les choses sachant que vous allez heurter la sensibilité de personnes ou organismes influents. Pour les journalistes, le risque est de plomber leurs relations avec leurs connaissances. Par exemple, sera-t-on tenté de révéler la face cachée du parti libéral si l'on est devenu quasiment ami avec Jean Charest ou certains membres influents de ce parti? Que l'on est invité aux conférences de presse et aux évènements organisés par celui-ci? Osera-t-on critiquer une société qui apporte d'importantes retombées publicitaires au journal, surtout en ces temps difficiles? Pire, est-on prèts à accepter les conséquences de la publication d'articles critiquant les intérêts des propriétaires du journal et de leurs amis? Il s'avère donc que les journalistes se retrouvent dans une position extrêmement complexe.

Je ne pousserai pas sur ce sujet aujourd'hui (je le garde en réserve pour plus tard!). Je voulais simplement faire le lien avec ma situation actuelle. Je préside une entreprise qui fait affaire avec des ministères, des sociétés d'État, des grandes entreprises. Je compte bien sur analyser le traitement journalistique dont ils font l'objet. Mais j'aurai du mal à ne pas donner mon opinion sur le fond de l'affaire. Et voilà que je me retrouve dans la position des journalistes: si je livre le fond de ma pensée, ce sont de possibles contrats qui s'envolent...

Je me contenterai donc pour l'essentiel d'analyser le discours de presse. Et je l'avoue, je diluerai mon opinion personnelle pour ne pas choquer d'éventuels clients. Mais au moins c'est dit et les choses sont claires. Le jour où les médias en feront autant, vous me lâcherez un coup de fil. D'ici là...

vendredi 5 février 2010

Les différentes méthodes d'analyse de presse

Vous imaginez bien qu'au sujet des différentes méthodes d'analyse de presse existantes, celle proposée par mesdames Chartier et Morin a ma préférence. Cependant, toutes les méthodes existantes ont des avantages et des inconvénients. L'un des objectifs de ce blog sera donc de tenter de les identifier.

Cette initiative s'inscrit à la suite de mon inscription au Doctorat en communication à l'Université McGill. Je réaliserai au cours de cette recherche une étude comparative des méthodes proposées et ce, afin de tenter de développer une méthode qui comprenne l'ensemble des points forts recensés tout en réduisant au maximum les points négatifs. Il faudra bien sur tenir compte du problème de l'application: avoir la meilleure méthode au monde si elle coûte extrêmement cher, si elle est lourde à appliquer ou si les résultats qu'elle présente sont difficilement exploitables ne sert quasiment à rien.

Également, la scientificité de la méthode sera primordiale. Ce afin de s'assurer de la valeur des résultats. Trop de méthodes et trop d'organisations se contentent malheureusement de méthodes à la scientificité suspecte. Quand on est conscient des enjeux, il est étonnant de voir que de nombreuses entreprises n'exigent pas une rigueur maximale de ce côté.

Mais ainsi va la vie!